Saparu et Gai Jatra

Hier était jour de célébrations pour les Newars de la vallée. Le festival de GaiJatra est dédié à la mémoire des défunts de l'année. Les habitants construisent des chariots sur lesquels les portraits des décédés sont exposés. Puis ils circulent dans la ville. C'est un festival joyeux : les enfants sont déguisés en vache (il est dit que les défunts vont au paradis des hindouistes en tenant la queue d'une vache, pourquoi pas), si le défunt est une femme, les hommes se travestissent, des masques sont portés et de la nourriture est distribuée à ceux qui défilent.

L'an dernier, c'est en compagnie de Béatrice que j'avais assisté au festival à Baktapur. Mais cette année, j'ai fait l'impasse. Pas très envie.

Le festival a eu lieu. En contournant Baktapur, j'ai vu une famille se dépêchant de rejoindre le coeur de la ville derrière son chariot.Dans les différentes villes, les parcours ont été modifiés pour éviter les maisons branlantes et les poutres qui les soutiennent. De 8 à 10 heures de parcours, on est revenu à 4 heures. Et l'ambiance n'était pas forcément au rendez-vous. Mais les enfants étaient tout de même déguisés en vache.

Parmi les 8 800 victimes (et plus) de dragounet, il faut compter 20% de Newar soit plus de 1600. Beaucoup de chariots.

Le festival sert aussi à aider les défunts à trouver le chemin vers le paradis en les lavant de leurs péchés. C'est une aide aussi pour faire son deuil. Les traditions ont du bon.

Destruction massive

Alors, là, franchement, un monde s'écroule. Luc et Xavier ont travaillé d'arrache-pied cet été à Saint Nizier pour construire leur cabane. Attention, pas n'importe quelle cabane, non, un modèle luxe de 2.5 m x 3m x 2m, avec étagères et tables. Ils pouvaient tenir debout.

Ils avaient déboisé avec beaucoup de conviction la forêt, brisé une hache et usé une scie dans leurs efforts. Et voilà les images que Xavier a envoyé à Luc hier soir. La cabane n'existe plus. Elle a été proprement nettoyée.

Les rondins d'origine ont disparu.

Ce qu'il reste des étagères.

Alors forcément, Luc et Xavier sont tristes. Surtout qu'ils n'ont pas fait de photos de leur œuvre achevée. Monde cruel.

Le week-end des Wagnon

Beaucoup de vélo ce week end dont la promenade du dimanche. Patrick avait une soutenance de mémoire de Master (et hop une pensée pour Maé dont ça va bientôt être le tour) à 25 km de Katmandou, à l'Est, vers Dhulikel (pour ceux qui connaissent :-) ). Il est donc parti potron-minet et nous l'avons rejoint pour faire le retour ensemble via un col ouvrant sur une jolie descente.

Les nouveaux démonte-pneus à côté du sac de réparation

A l'origine, je devais monter le rejoindre en taxi (oui, parce que 50 km pour moi dans l'après midi, c'est trop) et les enfants devaient se calmer en faisant la montée tout seuls. Sauf qu'ils ne connaissaient pas le petit chemin détourné évitant la foule et je les ai accompagnés. Et qui a fait le retour par la route ? Et bien, moi pardi ! A croire que j'aime les fumées d'échappement.

Je me suis vengée : je suis allée acheter les saisons 2 et 3 de Borgen (sur les conseils de Béatrice, attention série TV génialissime, si, si) et me suis enfilé pas un mais 2 épisodes d'un coup. Ah ah !

Astiquez moi tout ça svp

Hugues est tombé dans la descente (en faisant le kéké) puis est rentré dans une enfant qui a déboulé sous ses roues. Elle est tombée, a pleuré, le village est venu aux nouvelles, la petite a pris une fessée et Hugues était encore tout traumatisé le soir.

Sinon, avec Luc, ils descendent comme des calus. Patrick ne peut plus suivre. Juste dire "ils vont se faire mal". Je ne sais pas si j'ai envie de voir ça.

Et voilà où passe l'eau de la citerne !

Après, classique, les enfants ont lavé leur vélo, Patrick a déposé le sien chez Epic pour réparations (il parait qu'ils ont beaucoup couiné à la montée, le VTT et Patrick) et pris le mien pour aller récupérer ses 3 ordinateurs chez Manoj, un génial réparateur d'ordi. L'ancien ordinateur de Patrick annoncé comme "bon à la casse" ? réparé. L'ancien Mathlab soit-disant non installable sur Windows 7 ? installé et fonctionnel. L'écran de l'ordi de terrain ? réparé et dans le bon sens, oui, il était de traviole en plus. Et tout cela pour 12 000 roupies (100 euros) dont un disque dur externe de 1 tera. Franchement, on va lui faire une statue, à Manoj. Et à Catherine aussi puisqu'elle nous l'a recommandé.

Une dernière photo pour la route, un rickshaw croisé hier... il n'y a pas que Turkish Airlines à se ramasser le nez sur le tarmac :-)

bobo roue

Derrière le rickshaw, des fils électriques et un immeuble où les fissures ont été effacées par un bon coup de peinture.

Résultat d'un atelier de Stop Motion.

En attendant l'atelier

Je me suis inscrite tantôt à une formation "stop motion" de 3 jours. Il s'agit d'apprendre à faire de l'image par image puis de réaliser un film promotionnel du tourisme au Népal. Une bonne cause donc. Début de l'atelier 9h30. Il est 10:10, nous sommes 3 dans la salle, chacun sur notre ordi et on attend. Me serais-je trompée de salle :-)

Bon ben, comme la liaison internet est bonne, jouons donc sur le blog.

En parlant de tourisme, soyons rassurés, la fédération népalaise pour le tourisme a demandé un budget de 600 millions de dollars pour relancer le secteur. Avec une campagne promotionnelle et la participation à des salons réparties ainsi :

Countries          Budget
India        Rs80 million
China        Rs80 million
US        Rs20 million
UK        Rs20 million
Japan        Rs20 million
Germany     Rs10 million
France        Rs10 million
Italy & Spain Rs10 million

On voit où vont les priorités...

Mais inutile de s'inquiéter pour le pays, les réservations de vol reprennent : les vols sont remplis à 80% déjà entre la 3e semaine de septembre et la fin octobre. Est-ce pour les touristes ou pour les népalais qui rentrent pour Dasain (du 13 octobre au 28 octobre), je ne sais pas trop...

Une chose est sûre, les récents événements ont de quoi inquiéter les touristes : des émeutes, des couvre-feu, des blessés et des morts, des grèves... ça barde dans le Teraï entre les forces de l'ordre et ceux qui protestent contre le projet de constitution à 7 provinces.

La liste des légers problèmes actuels du pays. Pas mal de zones blanches encore.

Icimod déconseille pour l'instant les déplacements dans le Teraï du fait des troubles et des glissements de terrain. Oui, c'est la mousson et les terrains fragilisés ont tendance à glisser le long des pentes. Allez, on va faire un repas ce soir avec ceux de l'escalade, ça va nous changer les idées.

VTT et bicyclette

Premier WE à Katmandou et les bicyclettes furent de sortie. Version extrème pour les garçons avec une sortie à Hattiban au sud de la ville samedi et une dans le nord, au milieu de la gadoue, des serpents et des douches moussonnesques.

VTT et Phonindra

Serpent puisque Luc ne sait pas s'il s'est arrêté avant ou s'il a roulé sur un croquignolet serpent marron à rayures noires de 1.50 mètres. Il a bondi de son vélo et s'est réfugié dans les bras de son frère, gondolé de rire de le voir bondir ainsi... il n'avait pas vu le serpent, lui. Il avait juste marché à cet endroit auparavant. Pas d'images hélas. Ils n'ont pas le sens du reportage... pfff.

Je passe sur les gadins multiples... ce sont trois tas de gadoue qui sont allés ensuite chez Phonindra et sa femme ! Et oui, Phonindra, le guide porteur de Patrick, s'est marié en mai avec une jeunette de 19 ans fort marri de se retrouver à Katmandou dans une chambrette, loin de ses 2 frères et de ses 2 sœurs.

Dans la chambrette, avec la combinaison de Jacquounet !

The Economist

On se demande pourquoi. Une étude du très sérieux "The Economist" montre que Katmandou est une ville très agréable à vivre. Enfin, pas tout à fait, mais avec un indice supérieur à 50 (pour un maximum de 100), la ville dépasse maintenant Alger, Dakar, Harare, Tripoli... Franchement, de quoi se plaint-on ?

Prennent-ils en compte les grève pour déterminer leur classement ? Je suis intriguée car avec 866 jours de bandhs sur les 5 dernières années, le pays devrait être mieux placé, non. Offrir ainsi 2.5 années de vacances supplémentaires depuis 2010, mériterait plus ample reconnaissance. Et je ne parle pas du choléra. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Nepali Times.

Irrépressible tristesse.

Pendant que les garçons faisaient du VTT, j'ai pris ma bicyclette et suis allée à Patan et Bodnath. Pour voir. Ce fut une erreur.

D'abord, j'ai eu bien peur de passer dans les rues étroites, sous les poutres de bois sensées prévenir toute chute des maisons flageolantes. Ensuite, et bien, maintenant que les sites sont nettoyées, rangés, les destructions apparaissent maintenant crûment. Et c'est triste. Surtout sous un ciel de mousson.

Faut pas entrer, c'est l'heure de la sieste

Herbe verte sur les toits = mousson

Du grillage et des poteaux, c'est en travaux

Bizarre non, ce petit temple.

Avant - après

Allez, je vais faire un avant-après. Là, c'est après.

Là c'est avant. Alors ? Quels changements ?

  A Bodbnath, seule la partie haute de la stupa est endommagée. Mais c'est déjà en travaux.

Plus de drapeaux à prières entre la coupole et le mur d'enceinte... pour le moment.

Les travaux ont commencé, un travail de fourmi ?

Dibas et son ONG

Dibas est venu samedi soir pour évoquer l'association qu'il vient de monter. Nous lui avons remis des pépettes. En euros. Illégalement transportées dans nos bagages. A voir s'il réussit à les changer sans mal.

Son ONG a plusieurs projets qui doivent encore être finalisés comme :

• développer des cours d'hygiène et santé
• former les jeunes à des métiers techniques
• soutenir les orphelins du village et les jeunes Dalits (afin qu'ils restent à l'école plus longtemps)
• développer des activités pour les femmes
• traiter l'illettrisme car plus de 50% des personnes sont concernées ...

Pour l'instant, cela se met en place. Cela concernera Borlang et  5 villages alentours soit beaucoup de personnes (j'ai peur d'écrire des bêtises).

Il a déjà reçu 10 000 dollars de dons japonais. Pas mal. On va continuer à suivre ce qu'il fait et à vous tenir au courant.

Fin de journée

Hier soir, la lumière était très belle, histoire de finir sur une note plus positive peut être.

Comme l'article est long, il n'y aura rien demain. Inutile de réclamer :-)

ouh, les commentaires, c'est subtil

Je n'ai pas ce qu'a traficoté Google mais voilà, si vous voulez ajouter des commentaires, il suffit de cliquer sur aucun commentaire et la boite pour en créer un apparaît.

Oui, je suis d'accord, ce n'est pas évident.

English Subtitles

Et voilà, c'est fait, le film 3 saisons au Népal dispose de sous-titres en anglais !
Done, the "3 seasons in Nepal" movie just gets some english subtitles.


Et j'en suis fière ! Non, mais.
I am really proud of it. (how do you translate "non, mais"?)

Il suffit de cliquer sur le bouton signalé par la flèche bleue et le surlignage. En fait, non, il faut d'abord cliquer sur la roue crantée et activer les sous titres.
Just click on the button pointed by the blue arrow (and follow the indications). No, in fact, you must first activate the subtitles clicking on the indented (?) wheel.

c'est une image, ne cliquez pas dessus. It's an image, don't try to click on it

 Mais là c'est le film, vous pouvez cliquer. But here under, that's the movie, you can click.

 

La mousson

Un article sur la mousson, quel intérêt ? Aucun. Sauf que j'ai modifié le code du blog et me suis abonné à un système de publication automatique et... j'aimerai voir si cela fonctionne. Alors le sujet, c'est la pluie. 

Nouvelles du Népal

La mousson, c'est normal, va s'étaler du 15 juin à la fin septembre. C'est joli de l'avion, c'est tout vert avec de magnifiques formes de nuages. L'air est "pur", plus que d'habitude en tous les cas. Et comme les routes sont de plus en plus goudronnées, il n'y a presque pas de gadoue. Sauf dans le jardin.

C'est la gadoue !

Plus embêtant mais hélas habituel, les inondations : deux quartiers de Katmandou proches de la Bagmati (beuark) ont été envahis par les flots samedi soir ! Après les secousses, l'eau. Ce qui avait été sauvé est maintenant perdu.

Plus grave, des cas de choléra ont été détectés dans la vallée. 41 en tout. Mais disséminés. Ce n'est pas une épidémie, qu'on se rassure. Les autorités contrôlent. Il faut juste être encore plus vigilants avec l'eau et les légumes. La petite salade, on oublie.

Et encore, ne nous plaignons pas. Dans le Teraï (de l'Est, on y va jamais), les hopitaux jettent leur détritus (dont des seringues infectées) sans précaution et à proximité des sources d'eau utilisées pour l'irrigation. Plusieurs cas d'infection ont été recensés. Mais pas d'inquiétude, les municipalités ont promis d'émettre des décrets pour l'interdire. Ouf.

Nouvelles des Wagnon

On se remet doucettement en route (surtout moi qui a une grosse flemme) et reprenons nos habitudes : escalade pour Patrick et Luc ce soir, soirées TV régulières, l'école aussi... Et nous phosphorons déjà sur le WE.

Luc est content, il va avoir un iPad. Enfin, si je signe son document officiel... il va falloir qu'il soit gentil et me dise TOUT ! Oui, c'est du chantage. et alors ?

Dibas vient samedi soir récupérer ses sous et parler futur. Bien.

C'est tout pour les nouvelles du jour. Voyons voir maintenant si mes manipulations fonctionnent. Angoisse :-)

L'angoisse du titre blanc

Chacun connaît l'angoisse de la page blanche mais celle du titre blanc est tout aussi redoutable. Ben oui, entre "c'est la rentrée" (trop couru), "dernière année" (dramatique), "c'est la mousson" (banal)... et bien d'autres tout aussi percutants et racoleurs, j'hésite. D'un autre côté, au fur et à mesure des nouveaux articles (ben oui, y en aura plusieurs, je sais, c'est dur), le premier titre sera relégué en fin de blog. Donc contentons-nous de celui-ci qui ne veut rien dire et ne racolera pas. J'entends des persifleurs dire "ça les repoussera".. c'est pas très gentil ça, en cette période de reprise.

Les nouvelles de Dibas

Nous devons bientôt le revoir. J'avoue, cet été, je n'ai pas trop suivi les comptes. Mais là, ce matin, petit contrôle des comptes et c'est 7500 euros que nous devons lui verser en plus. Ce sont quasi 35 000 euros qui ont été récoltés (enfin, que vous avez donné). C'est beaucoup, c'est beau, merci à tous.

Nous avons bien essayé de prendre de l'argent en beaux billets européens mais cela n'a pas totalement marché... il va falloir retourner à ma banque chérie bientôt, sitôt pris le rendez-vous avec Dibas.

Le voyage de retour

 Que ce soit dit, j'aime Turkish Airlines ! Vols rapides, correspondances top, excellente nourriture et même des films récents (ça, c'est limite moins bien, je me suis fait prendre et j'ai oublié de dormir dans l'avion).

Et pompon total, leur politique de bagage est accommodante, très accommodante. Rappels des faits, nous avions avec nous 4 (oui, plus que 4, Benoît est resté en France) :

• un VTT, pardon LE VTT de Hugues, réservé à 20 kg et présenté à 32 kg (on a glissé des vêtements à donner dedans, oui, on les a protégés)
• une paire de skis de randonnées légers, réservée à 5 kg et présentée à 12 kg
• 8 sacs de voyage pour 142 kg (1 pour chacun sauf Patrick qui en a 2 (et pourquoi ça d'abord ?) et 3 sacs de vêtements à donner)
• 6 légers bagages à main : 3 ordinateurs (portables), 1 sac de livres (environ 15 kg),
• et c'est tout.

Au total, 200 kg présentés et 0 euros de supplément. On pleure ce que nous aurions pu ramener et que nous n'avons pas acheté par peur des frais supplémentaires. Mais on aime la Turkish. En plus, tout est arrivé en bon état et au jour prévu. Joli.

Le VTT sur la tranche pour passer dans l'ascenseur

Finalement, le plus difficile a été de rentrer tout cela dans l'auto. Patrick a voyagé avec un sac sur les genoux et les enfants un VTT sur la tête.

Bien pleins les sacs

Tranquille retour à la British School

Les deux bambins ont pris ce matin le chemin de l'école. Bien tranquille cette rentrée. Hier et aujourd'hui étaient journées nationales de grève : un calme olympien dans la ville. Pas de véhicule, pas de klaxon... et pas de didi. Ni de cours de népalais pour Patrick. Aïe.

La raison de la grève, le projet de constitution qui déplaît aux maoïstes et aux madhesis. Les politiques sont bloqués sur ce projet et en oublie de reconstruire. Triste.

Journée bien passée pour les enfants. Pour Patrick, nous saurons plus tard.

Et à la maison, tout va bien : elle était propre. Seul le jardin est en vrac, la mousson et la taille drastique des arbres par le proprio a fait des ravages. Mais, il nous a assuré que dans une semaine, nous n'y verrions que du feu. Nous voilà rassurés.