mardi 29 septembre 2015

De retour à Katmandou

Ce fut un voyage épique. Non pas à cause de la circulation, il n'y en avait pas mais du fait de la pénurie d'essence.

Pénuries


Les indiens ont fermé les frontières depuis une semaine. Non, j'exagère, ils ont intensifié les contrôles donc quand 4 camions passent dans la journée de l'Inde vers le Népal, c'est Byzance ! A tel point que le gouvernement vient d'annoncer :


"Gas, diesel, kerosene, aviation fuel, and cooking gas are sparsely available, and the government is asking people to drive cars only on alternate days. Authorities have called for families to switch to charcoal and firewood for cooking, and for international airlines to refuel abroad."
Le gaz, le diésel, le kérosène, le carburant pour les avions et le gaz de cuisine sont rares et le gouvernement demande aux personnes de conduire leurs véhicule un jour sur deux. Les autorités demandent aux familles de se tourner vers le charbon et le feu de bois pour cuisiner et aux compagnies aériennes de faire le plein à l'étranger"
Alors, quand j'ai décidé de revenir un jour plus tôt à Katmandou et de bénéficier ainsi de la faible circulation, je savais m'exposer à la pénurie d'essence. Grand seigneur, Matt, le vendeur de Mukti, m'avait mis 10 litres dans le réservoir. Mais voilà, à 19 h, dans la dernière montée avant le col de Katmandou, prout-prout-prout-pffff.... panne sèche. Je suis allé de boutiques en boutiques. Rien. Les camions étaient à l'arrêt en attendant l'ouverture hypothétique de la station le lendemain à 10 h. Avec peut-être trois litres pour chaque particulier.

J'ai quémandé à droite et à gauche. Je me suis renseignée sur les hôtels, groumpfant discrètement car pas très réjouie à l'idée de passer une nuit dans le bled de Naubise.  En plus, je savais louper le repas chez Catherine avec steak, frites et crumble aux pommes. Re-groumpf. Et, finalement, les téléphones ont chauffé, les gambettes cavalé, la nuit s'est installé mais les népalais, ultra-gentils m'ont dégoté 1.5 litres. D'abord 1 litre. Puis un demi-litre. Le tout pour 160 roupies, le prix habituel. J'ai voulu leur donner un pourboire. Ils ont refusé catégoriquement "un népalais est gentil est serviable ; on n'est pas des Indiens". Et paf, dans les dents. Ils sont tous fous-furieux contre les Indiens et ce blocage même pas relayé dans la presse indienne.

Les chaînes népalaises refusent de retransmettre les émissions et les chaînes indiennes. Ils demandent de l'essence à la Chine (par avion svp). Des jeunes sont allés protester et défiler à Pokhara. D'autres ont cuisiné des plats typiques népalais devant l'ambassade d'Inde. Ils sont vraiment fous de rages. Mais seulement contre les indiens.

Je suis remontée sur ma moto (Mukti pour les intimes), je l'ai beaucoup encouragée dans la montée (à la pleine lune, magnifique ; j'ai eu le temps de regarder, j'essayai de consommer le moins possible), d'un commun effort, nous avons franchi le col et nous sommes laissées glisser dans la vallée, vers Sanepa, le garage et mon lit.

Je vous mets des photos de Mukti et après, je vous donne des nouvelles de Patrick.
Finalement, elle reste violette. Pas eu le temps de refaire la peinture

Les tâches à faire à l'atelier

Pour les Chanteloube : l'embrayage et l'alternateur (et la bassine d'huile, j'ai les doigts noirs).

La nouvelle formule de PY

écrire Patrick et Yannick, c'est long. Dorénavant, ce sera PY. Ils sont redescendus au camp de base à 4400 mètres après être monté et avoir équipé en cordes fixes un gros bastion rocheux (pas bon le rocher d'ailleurs) jusqu'à 6000 mètres. Ils vont se reposer deux jours puis repartiront pour aller jusqu'à 7000 repérer une grande traversée qui permet d'éviter une face trop difficile à cette altitude. Ils sont toujours très contents d'être là-bas. Ouf.

Bref, ils sont dans les temps et leur programme. Mais ils ont des galères : les rats et les souris ont attaqué leur provision au camp de base mais aussi à 5200 m. Et le mal d'altitude ? Connaissent pas ? Phonindra et le cook ont trouvé de quoi s'occuper : défendre les provisions et le fromage de la Herman Bakery. C'est pas encore ça mais ils y travaillent.

Sinon, je savais que c'était des sales bêtes, les sangsues... une plaie de Patrick s'est infectée et le voilà sous antibio grâce aux conseils de Manu Cauchy, dit Dr Vertical. Comme quoi, le tel sat a du bon.



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